Quatre saisons sous les volcans

Les Islandais vous le confirmeront tous: chaque saison a ses spécificités. Et c’est valable aussi pour les touristes. Ainsi, il faut savoir qu’il n’y a que pendant la période juillet-octobre que les routes de l’intérieur de l’île sont ouvertes. Le reste de l’année, une chaîne interdit l’accès aux déserts, aux lacs et aux zones géothermiques des highlands. C’est évidemment frustrant de se voir privé d’un terrain de jeu équivalent aux deux-tiers de l’île, les plus spectaculaires. Mais ça évite aux conducteurs de plonger leur 4×4 dans un mètre de neige… Cela dit, les neuf autres mois de l’année, l’Islande a encore beaucoup à offrir. Il suffit de chercher un peu. Et d’avoir quelques clés.
Au printemps, les jours rallongent très rapidement, après des longs mois sombres et froids. Il peut même arriver que quelques heures de soleil permettent de s’asseoir en terrasse d’un café, en conservant une bonne laine. C’est surtout la période où la vie végétale et animale reprend ses droits.
L’été reste le moment le plus fréquenté de l’année pour une excellente raison: c’est le seul qui permet de découvrir les highlands, ces terres d’altitude du centre de l’île, sauvages et désertiques, assurément les plus spectaculaires d’Islande. Chaque jour, dès la mi-juin, les Islandais guettent ce moment sur leur site de référence (www.road.is), qui indique heure par heure les routes et pistes enfin rouvertes à la circulation. C’est simple, elles figurent en vert, quand toutes les autres demeurent en rouge. Les amateurs de grands espaces doivent parfois attendre la mi-juillet pour monter dans les highlands, tant les chutes de neige sont tardives (…)
Trois merveilles marquent l’automne, la saison préférée des vrais amateurs d’Islande. 1. Le temps se radoucit souvent. 2. Les arbustes, les buissons et même les mousses se parent de couleurs dorées. 3. Le gros des touristes est rentré gentiment à la maison. Sachant qu’en plus les routes de l’intérieur demeurent ouvertes jusqu’aux premières tempêtes de neige, cela fait de l’automne la saison idéale pour retrouver le goût authentique de l’Islande, qui inclut une forme de solitude, ou tout au moins un sentiment d’éloignement –et non un défilé de doudounes et de perches à selfies.
L’hiver est d’abord réputé pour les aurores boréales. Les longues nuits sont favorables à l’apparition de ce merveilleux phénomène, provoqué par des tempêtes solaires, qui transforme le ciel en tableau expressionniste. Les anciens Islandais y voyaient la marque de créatures maléfiques. Mais il n’y a pas que les aurores boréales à voir en hiver. Les cascades ne sont jamais aussi belles que figées dans des volutes de glace. A Jökulsarlon, de petits icebergs bleutés au formes étranges s’échouent sur le sable noir le temps des grandes marées… Olivier JOLY